C’est désormais le deuxième pays exportateur de bois du monde, mais la Russie continue à représenter un défi pour les entreprises à la recherche d’une nouvelle source d’approvisionnement fiable en bois durable. Il existe cependant des moyens efficaces pour atténuer les risques.
La législation forestière russe est devenue plus stricte, le gouvernement fédéral a investi dans de nouveaux outils de traçabilité et les bases de données ainsi que le contrôle aux frontières ont été renforcés.
Beaucoup de mesures ont donc été mises en place pour réduire les potentiels risques liés à la durabilité et à la légalité dans le deuxième pays exportateur de bois au monde. Et à présent que la certification offre une source d’approvisionnement plus durable, acheter du bois légal auprès de fournisseurs russes, de Moscou à Vladivostok, est devenu beaucoup plus facile qu’il y a cinq ans.
Mais même si les risques ont diminué, les entreprises européennes qui se tournent vers l’est doivent continuer à prendre un certain nombre de précautions pour se conformer au règlement sur le Bois de l’UE (RBUE), notamment en faisant diligence.
Quels sont les risques?
Il est devenu plus difficile de généraliser les risques à toute la Russie, mais il reste encore plusieurs problèmes auxquels les entreprises doivent être attentives.
« Les risques sont très différents d'une région à l’autre, et ce qui pose des problèmes dans l’Extrême-Orient peut ne plus exister dans la Russie européenne », explique Mikhail Rai, responsable de l’audit chez Preferred by Nature.
L’exploitation de récupération, par exemple, peut être une manière tout à fait normale d’éviter les dégâts dus au vent, aux incendies et à la propagation de nuisibles et de champignons, mais elle peut également être utilisée comme une excuse pour exploiter de plus grands volumes de bois que nécessaire.
Du bois issu de récoltes illégales peut également être mélangé à une cargaison de bois légal. Le risque de « mélange » augmente lorsque plusieurs sources d’approvisionnement sont impliquées et que les chaînes d’approvisionnement sont complexes, selon Mikhail Rai.
Parmi les risques les plus communs en matière de gestion forestière figurent les problèmes liés à l’hygiène et à la sécurité, à la réglementation sur la récolte du bois et aux exigences environnementales.
« Dans la forêt, il est facile de cacher certaines pratiques, comme le fait de brûler les déchets, de ne pas utiliser le bon équipement pour travailler ou de ne pas appliquer certaines législations. Sans les inspections, il est très difficile de vérifier si les bonnes pratiques sont mises en place », affirme Mikhail Rai.
Comment les atténuer
Le bois certifié est de plus en plus commun en Russie, qui est devenue l’un des plus grands pays fournisseurs de bois certifié FSC en relativement peu de temps. La certification est l’un des meilleurs outils pour s’assurer que le bois est cultivé, récolté et vendu de manière durable, selon Mikhail Rai.
« La certification garantit que les sites sont inspectés régulièrement par des auditeurs qui savent ce qu'ils cherchent. Et elle contraint les détenteurs de certificat à mettre en œuvre des mesures pour maintenir leur conformité avec certaines exigences juridiques », ajoute Mikhail Rai..
Si vous placez du bois provenant de Russie sur le marché européen, le RBUE exige que vous mettiez en place un système de diligence raisonnée (SDR) solide. Ce système vous permettra de vous poser toutes les bonnes questions et de documenter chaque étape de votre chaîne d'approvisionnement..
La certification garantit l’inspection des sites certifiés. Mais votre entreprise peut également choisir d’effectuer ses propres visites de contrôle auprès des fournisseurs. Il faut cependant garder à l’esprit que les auditeurs qui travaillent pour les organisations de contrôle du RBUE sont des experts formés.
Mikhail Rai conseille aux entreprises d’éviter les chaînes d’approvisionnement complexes et d’utiliser les bases de données des gouvernements ou des ONG pour vérifier l’identité de leurs fournisseurs.
Enfin, le Sourcing Hub de Preferred by Nature donne également accès à des informations en open source et à une analyse du risque en Russie.
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